Qui n’a jamais eu envie de pleurer sur son lieu de travail? Ou de se mettre en colère? De rire aux éclats?
Les émotions, et nos réactions physiques face à elles comme le rire, les pleurs, les rougissements, font partie de la vie.
Certaines personnes les ressentent d’ailleurs plus intensément que les autres, comme les hypersensibles.
Et pourtant… si vous faites partie de la majorité des gens, je suis sûre que vous avez ravalé vos larmes quand vous aviez envie de craquer un grand coup sur votre lieu de travail.
Parce que pleurer au bureau, ça ne se fait pas.
Parce que pleurer au bureau, ça vous fait passer pour un faible.
Parce que pleurer au bureau, ça remet en cause votre légitimité.
Je me souviens d’un de mes premiers jours de travail où on m’avait donné en charge des dossiers sans me former ni même m’expliquer quoi que ce soit. Juste une deadline et un coup de pression pour me dire qu’il fallait que ce soit fait.
Longtemps après, avec du recul, j’ai compris que ce n’était pas normal. Je venais d’arriver dans l’entreprise, il aurait fallu a minima qu’on me forme et non pas qu’on exige de moi de finir une étude dans des temps impartis infaisables, même pour un consultant senior (ça, je ne l’ai su que bien plus tard).
Mais voilà, j’étais jeune et en période d’essai avec, je le sais aujourd’hui, aucun recul. Je me suis prise cette pression en pleine face.
Et un jour, sur la pause de midi, alors seule dans l’open space, des larmes me sont montées aux yeux. Que j’ai vite essayé de cacher, une collègue arrivant près de moi.
Vous savez, ces larmes qu’il ne faut surtout pas montrer?
Et bien, j’ai eu de la chance de tomber sur une collègue attentive et bienveillante. Je n’ai pas été assez rapide pour enfiler ce masque dénué d’émotions. Non, elle avait vu que je n’allais pas bien.
Et ce que je ne savais pas, c’est que cette collègue avec bien plus d’expériences que moi et qui connaissait déjà le mauvais fonctionnement de notre service m’observait depuis quelque temps. La seule chose qu’elle attendait pour agir, c’était un signal.
Et ce signal, c’était ces larmes que je tentais de contenir.
C’est grâce à cette réaction qu’elle m’a proposé de discuter autour d’un café. C’est là où elle m’a expliqué que certains modes de fonctionnement étaient anormaux et où elle m’a donné des conseils.
Grâce à elle, j’ai pu prendre du recul et j’ai pu continuer dans un job que j’ai appris à aimer et à performer. Sans ces conseils, je ne serai peut-être pas restée et j’aurais pu rater cette occasion de transformer cette première expérience professionnelle en expérience réussie.
Et ces conseils, je les ai obtenus parce que, certes malgré moi, j’ai montré ma vulnérabilité.
Alors je ne suis pas en train de vous dire qu’il faut montrer toutes ces émotions tout le temps sur le lieu de travail. Non, loin de là.
Mais une fois de temps en temps, cela permet de vous montrer humain. Les personnes en face de vous comprennent que vous aussi, vous êtes humain.
Et cela permet de libérer de la charge émotionnelle. Il vaut mieux exprimer ses émotions de temps en temps un petit peu que de craquer au moment inopportun parce qu’on a tout gardé pour soi.
C’est comme la colère. C’est normal d’être en colère et c’est sain de le montrer face à certaines situations. Si on l’exprime au bout moment, cela permet d’avoir une expression modérée et face aux bons interlocuteurs.
A trop vouloir intérioriser, on risque d’exploser quand la goutte fait déborder le vase et d’exprimer une intensité de colère injustifiée face à un interlocuteur qui ne le mérite pas.
Donc pour mes lecteurs hypersensibles qui me suivent et qui peuvent ressentir plus intensément les émotions que les autres : n’hésitez pas à les exprimer souvent, cela permettra de le faire plus modérément et de vous libérer d’une charge mentale.