La procrastination, ce fléau moderne qui nous pousse à remettre à plus tard ce que l’on pourrait faire immédiatement, est un phénomène complexe. Souvent perçue comme un simple manque de volonté ou de discipline, elle est en réalité le symptôme de causes psychologiques profondes qui méritent d’être explorées et comprises.

C’est un phénomène complexe car nous ne procrastinons pas tous pour les mêmes raisons.

Et mettons les les choses au clair sur une idée reçue: bien que cela puisse être une cause,  on ne procrastine pas forcément par manque de motivation. 

Je vous propose d’explorer ci-dessous trois types de blocages psychologiques qui nous font remettre au lendemain les choses qu’on pourrait faire aujourd’hui.

Le perfectionnisme

La quête de la perfection est l’un des principaux coupables de la procrastination. Lorsque l’on s’impose des standards élevés, voire inatteignables, la peur de ne pas être à la hauteur peut paralyser l’action. Quand on est perfectionniste, on préfère ne pas commencer une tâche car on craint de ne pas la réaliser parfaitement. En procrastinant, on évite de réaliser des choses imparfaites.

La peur d’échouer

Ensuite, la peur de l’échec et, paradoxalement, la peur de la réussite, sont deux faces d’une même pièce qui alimentent la procrastination. La peur de l’échec est compréhensible; personne n’aime échouer. Cependant, la peur de la réussite est moins évidente. C’est une peur qu’on peut avoir car on craint les attentes supplémentaires des autres après un succès. Cette peur alimente souvent le syndrome de l’imposteur. 

Si on a ces peurs, très répandues, alors il est plus simple de ne pas finir quelque chose. On évite ainsi un échec, ou une réussite et on peut se voiler la face en se persuadant qu’on aurait pu réaliser cette tâche sans problème.

Le manque de motivation

Et oui, ce n’est pas toujours la cause mais remettre les choses au lendemain est tout de même parfois dû à un manque de motivation. Personne n’a envie de faire quelque chose de désagréable.

Le manque de motivation peut parfois venir d’un manque de clarté des objectifs :  sans savoir où nous allons, difficile de trouver du sens.

La procrastination est-elle une fatalité?

Vous allez peut-être me dire : merci pour ces éclairages mais ça ne change pas au fait que je procrastine tout le temps.

Alors, tout d’abord il faut savoir que la procrastination n’est ni une identité, ni une maladie. C’est un comportement.

La nuance est importante car tout le monde procrastine. Alors certes, plus ou moins.

Mais surtout, un comportement, cela peut se changer.

Pour surmonter la procrastination, il faut déjà faire un travail sur soi et essayer de trouver la cause : est-ce la peur d’échouer, du perfectionnisme? Alors, il nous faut déjà commencer par travailler sur notre vision de l’échec et apprendre à être indulgent avec soi-même. Est-ce un manque de motivation? Peut-être faut il découper votre projet en tâches simples en essayant de lier votre projet à des choses qui font sens pour vous.

Ce n’est pas toujours simple et si vous êtes un serial procrastinateur comme moi, vous n’allez pas changer de comportement du jour au lendemain.

Mais faire ce premier pas, essayer de comprendre, d’analyser vos comportements pourra vous aider à mieux à l’action par la suite.

Surmonter la procrastination

Et surtout, si je peux vous donner un conseil : ne vous comparez pas aux autres. Certains ont plus de facilité à passer à l’action. Nous sommes tous différents, et la peur d’échouer ou la peur du regard des autres en général est plus présente chez certaines personnes, par exemple chez les hypersensibles qui vont analyser toutes les réactions de leur entourage et penser qu’on les juge. Les hypersensibles (mais pas que) peuvent aussi penser que c’est la fin du monde s’ils font des erreurs, alors ils procrastinent. Qui a envie d’avoir autant de responsabilités?

Essayer de prendre un peu de recul, de relativiser sont sûrement les meilleures choses à faire pour lutter contre la procrastination.

Et si je prends mon exemple personnel, cela faisait des semaines que je n’avais pas rédigé sur ce blog. Je ne savais pas par quoi commencer, je voulais un article parfait. Et je me suis dit stop, je vais écrire, même si ce n’est pas parfait. Peut-être que l’article n’est pas bon, ou qu’il ne sera pas apprécié? Peu importe, cela m’a fait du bien de l’écrire et plus important :  je suis passée à l’action. Et je sais qu’en passant à l’action, ce sera plus simple la prochaine fois et je m’éloigne ainsi petit à petit du cercle pernicieux de la procrastination.

Allez-y, testez! Passez à l’action, même sur une petite tâche et vous verrez, le comportement du procrastinateur sera plus facile à surmonter!