Contexte
12 histoires…
Suivez les aventures de Sam, personnage hypersensible et un peu atypique dans son milieu professionnel.
Parfois inspiré de faits réels, les situations décrites ont pour objectif de vous proposer une réflexion sur les difficultés rencontrées quotidiennement par ces personnes un peu atypiques.
Alors que vous soyez sensible ou non, introverti ou non, nous vous invitons à découvrir ces histoires qui touchent forcément quelqu’un de votre entourage. Et oui, 20% de la population serait considérée comme hypersensible !
Et pour en savoir plus sur le collectif LPDH, c’est par ici !
Sam à la pause café
Sam entra dans la salle de pause et alluma la machine à café. C’était déjà le cinquième café de la journée et il n’était que 11 heures. Il prenait un café à la fois pour se réveiller mais aussi pour prendre une pause au calme. Lui qui ne fumait pas avait besoin de couper, surtout aujourd’hui. Il était sur des tâches qu’il ne supportait pas faire et n’arrivait pas à se motiver. Il préférait changer ses idées, peut-être qu’il retrouverait la motivation plus tard.
En plus, la salle de pause était vide : il allait pouvoir faire une vraie pause, tout seul. Non pas qu’il n’aimait pas ses collègues, certains d’entre eux étaient même des amis mais il avait tout sauf envie de parler boulot aujourd’hui.
Il prit sa tasse de café bien chaud, tira une chaise et sortit son téléphone. Il allait lire quelques articles de presse en écoutant un peu de musique puis retournerait bosser après avoir fait une vraie coupure.
Alors qu’il commençait à peine d’entamer la lecture du premier billet, la porte de la salle de pause s’ouvrit pour laisser entrer un groupe de personne. Sam ne daigna même pas à lever la tête, il était bien décidé à se prendre une pause et faire le vide dans son esprit.
Quelqu’un lui mit une main sur son épaule. Cette fois-ci, il ne pouvait plus ignorer ses collègues. Il enleva les écouteurs et observa le groupe qui était entré. Quatre collègues de l’équipe commerciale. Bien que Sam n’appréciait pas les stéréotypes, il ne put s’empêcher de penser à quel point c’était cliché : quatre commerciaux, extravertis, parlant fort et n’imaginant pas que le jeune homme avec les écouteurs avait juste besoin de calme et de tranquillité.
« Ça va, Sam ? Passé un bon week-end ? Qu’est-ce que tu as fait de beau ? »
« Oui, ça va, je me suis reposé, je n’ai rien fait de spécial, répondit-il. Et toi ? rajouta-t-il plus par politesse qu’autre chose. »
« Et bien alors ! Ce doit faire au moins quatre weekends d’affilée que tu te reposes et que tu restes chez toi ! Moi ce weekend, j’ai fait un baptême de l’air. C’était… »
Sam laissa le commercial parler et lui posa quelques questions. Mais au fond de lui, il était agacé. Tout d’abord car il était impossible dans cette entreprise d’avoir dix minutes tranquilles. Ensuite car il redoutait plus que tout cette question sur ses activités du weekend. Lui était plutôt du genre casanier et ressentait souvent le jugement de certains collègues qui sortaient beaucoup.
Non seulement Sam ressentait cette pression sociale par rapport au fait qu’il fallait absolument faire des choses, sortir, avoir des choses à raconter, mais en plus, il avait naturellement du mal à se livrer, à parler de lui.
Ses quatre collègues parlaient fort, cela résonnait dans la salle de pause. La pause de Sam n’allait pas être si reposante que cela finalement. Surtout qu’il faisait des efforts pour écouter et répondre à son interlocuteur.
Au fond de lui, Sam s’en voulait et se demanda ce qui n’allait pas chez lui. Ses collègues étaient sympas, pourquoi n’arrivait-il pas tout simplement à avoir une conversation naturelle sans se forcer ? Une fois encore, Sam se sentait à part et un peu « bizarre » et cela le rendait triste.
Et vous, qu’en pensez-vous?
Quel est le problème ? Sam est-il vraiment « bizarre » ? Quelles pourraient être les solutions pour éviter cette gêne ressentie par Sam ?
Comme pour les autres histoires, nous commençons à voir une problématique récurrente (parmi d’autres) qui se dessine : Sam a son fonctionnement à lui, les collègues ont le leur et personne ne pense réellement à mal. Dans cette histoire précise, les collègues semblent même plutôt bienveillants. Cette problématique repose beaucoup sur un manque de communication : Sam n’arrive pas à exprimer son besoin de tranquillité et se voit subir une conversation qui le met mal à l’aise sans même que ses collègues s’en aperçoivent.